2001, roman
Gallimard, collection Blanche
139 pages
"Cènes" décrit un homme qui va mourir, et celle qui le veille. L'un et l'autre donnent leur corps, l'un à la mort, l'autre pour sentir l'agonie et pour trouver la puissance de la vie dans le plaisir. Quoi de plus radical pour accepter la mort d'accepter la jouissance, qui est perte de soi.
"Ceci est mon corps, prenez" dit le Christ pendant la Cène qu'il partage avec ses disciples avant de mourir. Phrase fondamentale, fondatrice, et qui m'intrigue. Car d'autres phrases auraient pu être prononcées à cet instant, évoquant l'amour, la charité, la vérité... mais c'est le corps, son don, qui est énoncé réalité ultime de la vie, qui fait la communion entre les hommes.
L'acceptation de la mort et son travail m'a paru une liberté à conquérir. Accepter la finitude et dire la liberté de la jouissance. Jeter un regard froid sur la tyrannie du pouvoir familial, social, médical qui conduit à suivre ce qui n'est pas librement consenti.