06 juillet 2007
Technikart,
1- Elle ne nous la ressasse pas à chaque rentrée
Auteure rare, Ghislaine Dunant a notamment signé le beau "L'impudeur". Après six ans d'absence, elle trouve refuge dans l'excellente collection blanche de Grasset (Michel Schneider, Pascal Quignard...) pour "Un effondrement", flash back sur sa dépression, vécue des années auparavant.
2- "Un effondrement " s'ouvre sur une séquence de "Million Dollar Baby".
Les premières pages sont un coup de massue: Ghislaine Dunant décrit l'uppercut fatal à Hillary Swank dans le chef d'oeuvre de Eastwood. "Ce n'était pas un coup reçu qui m'avait mise KO", écrit-elle mais cette scène d'anthologie sera le catalyseur du souvenir.
3- Son écriture fuit l'autobio complaisante
En se concentrant sur les sensations, la romancière cherche à faire ressentir l'état qui fut le sien. Elle décrit la clinique où elle résida, son emploi du temps quotidien, sans exposer les hypothétiques raisons.
4- On est loin de l'hystérie de Christine Angot
Au déballage et à la violence verbale, Ghislaine Dunant préfère la douceur ouatée des mots. C'est à la fois beau et fort même si les amateurs de "grands sujets" pourront trouver l'intérêt de ce projet un peu limité.
"Un effondrement"/ (Grasset)/ 133 pages, 12,90 euros
Emilie Colombani
Technikart, juillet-août 2007